Maurizio Giuliani
Mise en scène André Steiger / Théâtre Saint-Gervais - Genève
- Ce n'est tout de même pas le premier voyage que vous faites dans l'espace ?
- Le premier. Ça vous étonne. De nos jours, chaque enfant va se promener sur la Lune, fait son petit voyage sur Mars.
Nos rêves sont devenus réalité. Mais moi, j'ai trop d'amour pour la Terre, et pas assez pour les rêves.
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Les années 2300, sur la planète Terre : la diplomatie est à bout de souffle, une troisième guerre mondiale est devenue inévitable.
L’équilibre des forces entre les Etats-Unis libres (d’Europe et d’Amérique) et la Russie (et ses alliés d’Asie, d’Afrique et d’Australie) est dangereusement stable. « Opération Véga » est le nom de code d’une mission qui emporte le gouvernement des Etats-Unis libres chargé de négocier l’établissement sur Vénus d’une rampe de lancement de missiles pointée sur la Russie. Vénus qui s’avère être une planète peuplée de tous les criminels et autres dissidents dont la Terre s’est débarrassée, sa colonie pénitentiaire. Vénus dont les habitants luttent pour la survie dans un milieu hostile, qui cumule météorologie désastreuse, ressources naturelles exsangues et sol instable.
Entre les mains de Friedrich Dürrenmatt, « mécanicien et constructeur d’idées » comme il aimait à se définir, le canevas de science-fiction d’Opération Véga est un formidable dispositif pour contester et tourner en dérision les moeurs des puissants et leur hold-up permanent sur les ressources et le devenir de la planète.
Ecrite en 1954, puis retravaillée au début des années 60, cette pièce se joue du contexte de la guerre froide pour en dégager une parabole féroce et intemporelle. Cinquante ans après, la fin des idéologies a fait long feu et la guerre n’est certes plus froide, mais larvée et cruelle, portant de multiples masques, incrustée partout dans le monde. La force de frappe d’Opération Véga s’en trouve, malheureusement, décuplée.
En abordant ce texte, André Steiger n’oublie pas qu’il s’agit d’une pièce radiophonique, genre que Dürrenmatt appréciait pour ses possibilités narratives décuplées et son imaginaire expérimental. Du studio de radio au plateau de théâtre, Steiger opère une transformation malicieuse où les récits s’interpénètrent et se répondent pour parler du plaisir de jouer, une machinerie de théâtre dont la fable pourrait s’écrire ainsi : un soir, de nos jours, deux hommes et une femme forcent la porte d’un théâtre.
Ce trio improbable découvre les éléments d’un spectacle en répétition : une pièce radiophonique, signée d’un certain Dürrenmatt...
Ils s’emparent alors de ce matériau pour reconstruire l’histoire, en pièces détachées. A tour de bras, ils s’échangent les rôles, miment le voyage intersidéral, bruitent les hésitations et les déconvenues des
passagers du Véga. Jusqu’au vertige.
une pièce radiophonique de Friedrich Dürrenmatt
traduction Michel Beretti
adaptation pour la scène Michel Beretti et André Steiger
jeu Paola Pagani, Elidan Arzoni, Pierre Mifsud
scénographie, lumières Yann Becker
costumes Florence Magni
accompagnements sonores Sarten
régie de scène Angelica Fricker
stagiaire Ledicia Garcia
administration Simon Soutter
production Cie Tout Terrain, Théâtre Saint-Gervais Genève
Répétitions Théâtre du Grütli
Avec Paola Pagani, Elidan Arzoni, Pierre Missfud
Mise en scène André Steiger
Réalisation Maurizio Giuliani
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Réalisation Maurizio Giuliani
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